INSÉCURITÉ À TOUBA / « Caméras de surveillance et opérations coup de poing ne sont pas la solution ». (Abdoulaye Diouf, Ingénieur en informations technologiques)



Pour résoudre le problème de l'insécurité à Touba, l'État devra d'abord commencer par accorder plus de sérieux à la cité en lui reconnaissant officiellement son statut de deuxième ville du Sénégal au point de vue démographique et économique. L'injonction est de Abdoulaye Diouf, ingénieur en informations technologiques et en " digital transformation " ayant fait ses études aux États-unis. Visiblement convaincu que l'État fait fausse route dans la stratégie élaborée pour exorciser le mal, Diouf choisira de balayer d'un revers de main l'idée de faire de Touba une "Smart city". Pour lui, cette initiative est vouée à l'échec pour plusieurs raisons. 

TOUBA, SMART CITY ?
"Faire croire à Touba que ce projet est faisable dans l'immédiat c'est manquer de considération aux autorités. En effet, pour transformer une ville en Smart city, il faut que cette ville dispose, au préalable, d'un éclairage public intelligent, d'une canalisation intelligente qui fonctionne dès que les eaux de pluies arrivent et qui ferment ses canaux automatiquement après, des caméras intelligentes capables de détecter les crimes etc... Or, Touba n'en dispose pas..." L'insécurité ne peut pas être réglée par la simple installation de caméras. Londres compte 1,600 million  de caméras.  Et pourtant, les autorités se sont vite rendu compte que ce n'était pas la solution. À Dakar, nous avons 400 caméras.  Ce qui veut dire que la politique de l'Adie est vouée à l'échec. Les caméras permettent tout au plus,  d'identifier les malfaiteurs après que le mal est fait alors que les Sénégalais ont besoin de ne plus avoir à vivre ce mal. En Inde, il fut un temps le viol était fréquent chez les femmes. Pour résoudre ce problème, le gouvernement avait donné à celles-ci des appareils sur lesquels elles appuient dès qu'elles se sentent menacées. Automatiquement la patrouille la plus proche géographiquement rappliquait. Mais pour que ce système soit efficace, il faut avoir à disposition un personnel assez fourni, un matériel logistique à suffisance. Le Sénégal doit aller dans le sens de recruter plus d'agents de sécurité et doit aussi acheter un grand nombre de véhicules, histoire d'avoir une patrouille à  tout coin de rue.

Interpellé sur l'engagement pris par la Direction de la Sécurité publique de dérouler des opérations coup de poing, Abdoulaye Diouf n'hésitera pas à les juger inefficaces estimant que les malfrats attendront juste que les patrouilles s'achèvent pour dérouler leur sale besogne. Pour lui, la garantie de de la sécurité ne doit pas avoir de répit. La présence des forces de l'ordre, pour qu'elle soit réellement dissuasive, doit être permanente. Or les opérations coup de poing durent un temps bien défini.
Au-delà des réactions sur le terrain, Diouf demandera à l'État de se rendre à l'évidence que les crimes sont la résultante d'un taux de pauvreté extrêmement élevé.. " Tant que l'oisiveté est là, les jeunes continueront de braquer. "


LE SÉNÉGAL EN RETARD TECHNOLOGIQUE 

"Le Sénégal est en retard dans l'utilisation de la technologie". Voilà qui est le sentiment de Abdoulaye Diouf. L'ingénieur Sénégalais dira se désoler de remarquer que le Sénégal se mette à recopier le modèle I-gouvernement du Cap-Vert qui ne compte qu'un peu plus de 600 000 habitants . Nous n'avons pas les mêmes réalités. L'Adie a échoué, à ce niveau. Ordinateurs et fibres optiques ne suffisent pas. La sauvegarde des données personnelles est aussi une question de sécurité".

Abdoulaye Diouf de poursuivre son exposé. "Aujourd'hui, le Sénégal devrait installer un dispositif permettant à ses populations de pouvoir demander un extrait de naissance, un extrait de casier judiciaire ou avoir des informations sur leur passeport rien qu'en cliquant sur internet. 

Notre interlocuteur de reconnaître que le Président de la République a une excellente vision, mais pêche dans la mise en œuvre de cette vision, faute de personnel compétent. 
Dimanche 26 Janvier 2020




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